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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/26

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II

LES NOCES D’IVANA HANOUM


Le matin de ce grand jour, Ivana avait vu entrer dans sa chambre de la tour de l’Ouest une vieille dame d’aspect fort aimable et d’allure obséquieuse, mais qui commandait avec autorité quelques esclaves qui l’avaient suivie.

C’était la yen-khieh-kadine, c’est-à-dire la maîtresse des cérémonies de la chambre nuptiale. Jusqu’à l’heure où elle appartiendrait à l’époux, Ivana appartiendrait à cette femme.

Elle comprit cela tout de suite et se laissa faire. Elle se laissa enduire de cosmétique et couvrir d’essences. On lui teignit de henné les ongles et la plante des pieds.

Les servantes, chargées de la toilette, papillonnaient autour d’Ivana et de la kadine, qui donnait des ordres. Celle-ci apportait le riba, condiment à base d’antimoine, au moyen duquel on donne aux cils et aux sourcils cette teinte d’un noir bleu qui commence à être appréciée même en Occident, et qui rend les yeux si expressifs et si langoureux. Celle-là était chargée du sari, pommade composée de litharge et de réalgar, destinée à faire tomber