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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/41

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III

NUIT D’AMOUR ! Ô NUIT D’AMOUR ! Ô BELLE NUIT D’AMOUR !


Au harem comme au selamlik, chez les dames comme chez les hommes, le reste de la journée se passa à savourer les délices de la table et les charmes de la musique. L’heure de la prière du soir et la voix de l’iman mirent tout à coup fin aux orgies et interrompirent les chants. Chacun, parmi les hommes, s’empressa de prendre hiérarchiquement place dans les rangs des fidèles qui allaient invoquer la bénédiction du ciel sur ceux qui, en ce jour-là, allaient être unis par le lien sacré du mariage.

Au premier rang aurait dû se trouver le père de la fiancée ; mais nous avons dit pour quelle raison, plus mauvaise que bonne, il n’était point là, et pourquoi, là encore, Kara Selim crut bon de prendre sa place devant tous ses officiers, ses intimes et ses serviteurs.

Quand les prières furent terminées, toute la société se leva et forma un cercle autour de l’iman qui, se tournant vers le fiancé, récita une courte oraison pour invoquer Allah et le prier de faire descendre ses bienfaits sur les nouveaux époux.