Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/316

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quand il est subitement en face de sa manie… C’est un malheureux qui a certainement la manie de la persécution de l’au delà. Son cerveau est la proie du diable !…

— Ne prononce pas ce nom-là, surtout ici ! fit hâtivement Makoko.

Allan et moi nous nous mîmes à rire.

— Ne riez pas ! supplia Mathis…

— Ah ! zut ! s’exclama Allan, vous n’allez pas, avec vos têtes de mort, nous empêcher de nous amuser… Il n’est pas onze heures ! tâchez d’avoir le sourire… Nous avons six heures devant nous… si nous faisions un petit poker… On va inviter notre hôte, ça lui changera les idées…

Et Allan, joueur forcené, tira un jeu de cartes de sa poche, le jeu avec lequel nous avions fait tous deux, pendant le voyage de Paris à La Chaux-de-Fonds, d’interminables parties d’écarté.

Déjà Allan, sur un coin de la table, avait déposé un jeu de cinquante-deux et triait du paquet les cartes dont il estimait n’avoir pas besoin.

— Je garde les six, hein ? si nous jouons à cinq ?

Il n’avait pas terminé son opération que le gentilhomme rentrait dans la salle. Notre hôte nous