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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/318

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— Des cartes !… Des cartes !

Ces mots sortent avec peine de sa gorge, comme si une main invisible l’eût étranglé.

— Qui vous a dit de venir ici avec… avec des cartes ? Qui… qui vous envoie avec des cartes ?… Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Que me voulez-vous encore ?… Il faut brûler les cartes ! Il faut brûler les cartes !

Sa main, d’un mouvement brusque, saisit le jeu sur la table, et il va le jeter dans le brasier quand son geste s’arrête à mi-chemin ; ses doigts tremblants abandonnent les cartes ; il se laisse tomber sur le fauteuil, pousse un cri rauque :

— J’étouffe… j’étouffe !…

Nous nous précipitons pour lui porter secours… Mais d’un seul effort de ses doigts maigres, il a déjà arraché son col, sa cravate… et maintenant, immobile, la tête haute, appuyée au dossier du vaste meuble il pleure… il pleure… Ses orbites, profondes comme des cratères, laissent couler des larmes brûlantes.

Et enfin, il parle d’une voix plaintive.

— Vous êtes de bons enfants… Il faut que vous sachiez… Vous ne vous en irez pas d’ici comme ça… en me prenant pour un fou… pour un pauvre malheureux triste fou…