Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que j’avais entendu votre voix qui disait : « Non ! Non ! ça n’est pas possible ! Il n’y aurait pas de plus grand crime au monde ! »

Après cette déclaration de Babette, Martin Latouche ne dit rien. Il paraissait réfléchir. Sa main n’était plus sur la table, et du reste, on ne le voyait plus du tout. Il avait reculé jusque dans le coin le plus noir de la pièce. Et M. Patard fut encore plus effrayé par le silence écrasant qui régnait alors dans la vieille demeure que par le bruit que faisait tout à l’heure la ritournelle du vielleux dans la rue. On n’entendait plus le vielleux. On n’entendait plus personne… rien.

Enfin, Martin Latouche dit :

— Tu n’as rien entendu d’autre, Babette, et tu n’as rien dit d’autre !

— Rien, mon maître !…

— Je n’ose plus te dire de le jurer ; c’est bien inutile.

— Si j’avais entendu autre chose, je l’aurais dit à M. le Perpétuel, car je veux vous sauver. Si je ne lui en ai pas dit davantage, c’est que je n’en ai pas entendu davantage…

Martin Latouche fit alors, à la grande stupéfaction de la servante et de M. Patard, en-