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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/96

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— J’en joue quelquefois toute la journée… Et il n’y a que moi qui l’entends ! Mais il est assourdissant !… Oh ! c’est un véritable orchestre !…

Et puis, brusquement, il referma le piano et M. Hippolyte Patard vit qu’il pleurait… Alors, M. le secrétaire perpétuel s’approcha de l’amateur de musique.

— Mon ami… fit-il très doucement…

— Oh ! vous êtes bon, je sais que vous êtes bon !… répondit Martin Latouche d’une voix brisée… On est heureux d’être d’une Compagnie où il y a un homme comme vous !… Maintenant, vous connaissez toutes mes petites misères… mon petit mystérieux bureau où il y a de si ténébreux rendez-vous… et vous savez pourquoi je suis dans une telle anxiété quand j’apprends que ma vieille Babette a écouté derrière la porte… je l’aime bien, ma gouvernante… mais j’aime bien aussi ma petite guiterne… et je voudrais bien ne me séparer ni de l’une, ni de l’autre… bien que quelquefois ici (et M. Martin Latouche se pencha à l’oreille de M. Patard)… il n’y ait pas de quoi manger… Mais silence ! Ah ! Monsieur le secrétaire perpétuel, vous êtes vieux garçon mais vous n’êtes pas collectionneur !… L’âme d’un collection-