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Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/17

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— Bonjour, Sainclair ; bonjour, Messieurs… Je ne suis pas en retard ?

Il me sembla que sa voix tremblait… Il s’éloigna tout de suite, s’isola dans un coin, et je le vis s’agenouiller sur un prie-Dieu comme un enfant. Il se cacha le visage, qu’il avait en effet fort pâle, dans les mains, et pria.

Je ne savais point que Rouletabille fût pieux et son ardente prière m’étonna. Quand il releva la tête, ses yeux étaient pleins de larmes. Il ne les cachait pas ; il ne se préoccupait nullement de ce qui se passait autour de lui ; il était tout entier à sa prière et peut-être à son chagrin. Quel chagrin ? Ne devait-il pas être heureux d’assister à une union désirée de tous ?… Le bonheur de Robert Darzac et de Mathilde Stangerson n’était-il point son œuvre ?… Après tout, c’était peut-être de bonheur que pleurait le jeune homme. Il se releva et alla se dissimuler dans la nuit d’un pilier. Je n’eus garde de l’y suivre, car je voyais bien qu’il désirait rester seul.

Et puis, c’était le moment où Mathilde Stangerson faisait son entrée dans l’église, au bras de son père. Robert Darzac marchait derrière eux. Comme ils étaient changés tous les trois ! Ah ! le drame du Glandier avait passé bien douloureusement sur ces trois êtres ! Mais, chose extraordinaire, Mathilde Stangerson n’en