Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/181

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Rouletabille qui m’annonçait que l’on déjeunait à midi. Rouletabille exhibait une tenue de plâtrier, tous ses habits attestant qu’il s’était promené dans des maçonneries trop fraîches. D’une main il s’appuyait sur un mètre et son autre main jouait avec un fil à plomb. Je lui demandai s’il avait aperçu l’homme qui battait les eaux. Il me répondit que c’était Tullio qui travaillait de son état à chasser le poisson dans les filets, en lui faisant peur. C’est alors que je compris pourquoi, dans le pays, on appelait Tullio « le Bourreau de la Mer ».

Rouletabille m’apprit encore par la même occasion qu’ayant interrogé Tullio, ce matin, sur l’homme qu’il avait conduit dans sa barque la veille au soir et à qui il avait fait faire le tour de la presqu’île d’Hercule, Tullio lui avait répondu qu’il ne connaissait point cet homme, que c’était un original qu’il avait embarqué à Menton et qui lui avait donné cinq francs pour qu’il le débarquât à la pointe des Rochers Rouges.

Je m’habillai vivement et rejoignis Rouletabille qui m’apprit que nous allions avoir au déjeuner un nouvel hôte : il s’agissait du vieux Bob. On l’attendit pour se mettre à table et puis, comme il n’arrivait point, on commença de déjeuner sans lui, dans le cadre fleuri de la terrasse ronde du Téméraire.