Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/309

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Mais je n’eus garde, dans un tel moment, de contrarier Rouletabille. Je m’intéressai ostensiblement à cette idée de sang.

— Du sang de qui ? fis-je… le savez-vous ?… du sang de qui ?… du sang de Larsan ?…

— Oh ! Oh ! fit-il, du sang de Larsan !… Qui est-ce qui connaît le sang de Larsan ?… Qui en a jamais vu la couleur ? Pour connaître la couleur du sang de Larsan, il faudrait m’ouvrir les veines, Sainclair ! C’est le seul moyen !…

J’étais tout à fait, tout à fait étonné.

— Mon père ne se laisse pas prendre son sang comme ça !

Voilà qu’il reparlait, avec ce singulier orgueil désespéré, de son père… « Quand mon père porte perruque, ça ne se voit pas ! » « Mon père ne se laisse pas prendre son sang comme ça ! »

— Les mains de Bernier en étaient pleines, et vous en avez vu sur celles de la Dame en noir !…

— Oui ! oui !… On dit ça !… On dit ça… ! Mais on ne tue pas mon père comme ça… !

Il paraissait toujours très agité et il ne cessait de regarder le petit lavis bien propret. Il dit, la gorge gonflée soudain d’un gros sanglot :

— Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Ayez pitié de nous ! Cela serait trop affreux.