Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/351

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de la Louve. Chacun a dîné chez soi. On n’a pas vu le professeur Stangerson.

… Et, maintenant, tout semble dormir au château… Mais les ombres se reprennent à tourner autour de l’astre des nuits. Qu’est-ce que ceci, sinon l’ombre d’un canot qui se détache de l’ombre du fort et glisse maintenant sur le flot argenté ? Quelle est cette silhouette qui se dresse, orgueilleuse, à l’avant, pendant qu’une autre ombre se courbe sur la rame silencieuse ? C’est la tienne, Féodor Féodorowitch ! Eh ! voilà un mystère qui sera peut-être plus facile à pénétrer que celui de la Tour Carrée, ô Rouletabille ! Et je crois que la cervelle de Mrs Edith y suffirait…

Nuit hypocrite !… Tout semble dormir et rien ne dort, ni personne… Qui donc peut se vanter de pouvoir dormir au château d’Hercule ? Croyez-vous que Mrs Edith dort ? Et M. et Mme  Darzac, dorment-ils ? Et pourquoi M. Stangerson, qui semble dormir tout éveillé, le jour, dormirait-il justement cette nuit-là, lui dont la couche n’a cessé d’être visitée, comme on dit, par la pâle insomnie depuis la révélation du Glandier ? Et moi, est-ce que je dors ?

J’ai quitté ma chambre, je suis descendu dans la Cour du Téméraire ; mes pas m’ont porté en hâte sur le boulevard de la Tour