Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/368

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Menton, alors que Darzac venait d’être « mis dans le train » qui le conduisait à Cannes au-devant de nous ! Si Arthur Rance avait dit vrai, je pouvais aller me coucher en toute tranquillité… Et pourquoi Arthur Rance eût-il menti ?… Arthur Rance, encore un qui est amoureux de la Dame en noir, qui n’a pas cessé de l’être… Mrs Edith n’est pas une sotte ; elle a tout vu, Mrs Edith !… Allons !… allons nous coucher…

J’étais encore sous la poterne du Jardinier et j’allais entrer dans la Cour du Téméraire quand il m’a semblé entendre quelque chose… on eût dit une porte que l’on refermait… cela avait fait comme un bruit de bois et de fer… de serrure… je passai vivement la tête hors de la poterne et je crus apercevoir une vague silhouette humaine près de la porte du Château Neuf elle-même ; j’armai mon revolver et, en trois bonds, entrai dans l’ombre à mon tour… Mais je n’aperçus plus rien que l’ombre. La porte du Château Neuf était fermée et je croyais bien me rappeler que je l’avais laissée entr’ouverte. J’étais très ému, très anxieux… je ne me sentais pas seul… qui donc pouvait être autour de moi ? Évidemment, si la silhouette existait en dehors de ma vision et de mon esprit troublés, elle ne pouvait plus être main-