Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/378

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n’avait été aussi nécessaire ! S’il tardait à venir, cette journée ne se passerait point sans quelque drame entre les Rance et les Darzac !

C’est alors que l’on frappa à ma porte et que le père Bernier m’apporta justement un bref billet de mon ami qu’un petit voyou de la ville venait de déposer entre les mains du père Jacques. Rouletabille me disait : « Serai de retour ce matin. Levez-vous vite et soyez assez aimable pour aller me pêcher pour mon déjeuner de ces excellentes palourdes qui abondent sur les rochers qui précèdent la pointe de Garibaldi. Ne perdez pas un instant. Amitiés et merci. Rouletabille ! » Ce billet me laissa tout à fait songeur, car je savais par expérience que, lorsque Rouletabille paraissait s’occuper de babioles, jamais son activité ne portait en réalité sur des objets plus considérables.

Je m’habillai à la hâte et, armé d’un vieux couteau que m’avait prêté le père Bernier, je me mis en mesure de contenter la fantaisie de mon ami. Comme je franchissais la porte du Nord, n’ayant rencontré personne à cette heure matinale ― il pouvait être sept heures ― je fus rejoint par Mrs Edith à qui je fis part du petit « mot » de Rouletabille. Mrs Edith ― que l’absence prolongée du vieux Bob affolait tout à fait ― le trouva « bizarre et inquiétant »