Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/380

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des cris du côté des grottes. Au seuil même de celle de Roméo et Juliette, nous distinguâmes un petit groupe qui faisait des gestes d’appel. Poussés par le même pressentiment, nous regagnâmes à la hâte le rivage. Bientôt, nous apprenions qu’attirés par des plaintes, deux pêcheurs venaient de découvrir, dans un trou de la grotte de Roméo et Juliette, un malheureux qui y était tombé et qui avait dû y rester, de longues heures, évanoui.

… Nous ne nous étions pas trompés. C’était bien le vieux Bob qui était au fond du trou. Quand on l’eut tiré au bord de la grotte, dans la lumière du jour, il apparut certainement digne de piété, tant sa belle redingote noire était salie, frippée, arrachée, Mrs Edith ne put retenir ses larmes, surtout quand on se fût aperçu que le vieil homme avait une clavicule démise et un pied foulé, et il était si pâle qu’on eût pu croire qu’il allait mourir.

Heureusement il n’en fut rien. Dix minutes plus tard, il était, sur les ordres qu’il donna, étendu sur son lit dans sa chambre de la Tour Carrée. Mais peut-on imaginer que cet entêté refusa de se déshabiller et de quitter sa redingote avant l’arrivée des médecins ? Mrs Edith, de plus en plus inquiète, s’installait à son chevet ; mais, quand arrivèrent les docteurs, le vieux Bob exigea de sa nièce qu’elle le quittât