Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous allez le savoir… La situation est horrible… Pourquoi n’est-il pas mort ?

— Et qu’est-ce qui vous dit, après tout, qu’il ne l’est pas.

— C’est que, voyez-vous, Sainclair… Chut !… Taisez-vous… Taisez-vous, Sainclair !… C’est que, voyez-vous, s’il est vivant, moi, j’aimerais autant être mort !

— Fou ! Fou ! Fou ! c’est surtout s’il est vivant qu’il faut que vous soyez vivant, pour la défendre, elle !

— Oh ! oh ! c’est vrai ! ce que vous venez de dire là, Sainclair !… C’est très exactement vrai !… Merci, mon ami !… Vous avez dit le seul mot qui puisse me faire vivre : « Elle !  » Croyez-vous cela !… Je ne pensais qu’à moi !… Je ne pensais qu’à moi !…

Et Rouletabille ricana, et, en vérité, j’eus peur, à mon tour, de le voir ricaner ainsi et je le priai, en le serrant dans mes bras, de bien vouloir me dire pourquoi il était si effrayé, pourquoi il parlait de sa mort à lui, pourquoi il ricanait ainsi…

— Comme à un ami, comme à ton meilleur ami, Rouletabille !… Parle, parle ! Soulage-toi !… Dis-moi ton secret ! dis-le moi, puisqu’il t’étouffe !… Je t’ouvre mon cœur…

Rouletabille a posé sa main sur mon épaule… il m’a regardé jusqu’au fond des