Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ami ? Où avez-vous fait vos premières études ?

Et il avait répondu :

— À Bordeaux !

Il aurait voulu pouvoir répondre : « À Péking ! »

Cependant ce supplice ne pouvait durer. Si c’était « elle », eh bien, il saurait lui dire des choses qui feraient fondre son cœur.

Tout valait mieux que de n’être point serré dans ses bras. Ainsi, parfois se raisonnait-il. Mais il lui fallait être sûr !… sûr au delà de la raison, sûr de se trouver en face de la Dame en noir comme le chien est sûr de respirer son maître… Cette mauvaise figure de rhétorique qui se présentait tout naturellement à son esprit devait le conduire à l’idée de « remonter la piste ». Elle nous mena, dans les conditions que l’on sait, au Tréport et à Eu. Cependant, j’oserai dire que cette expédition n’aurait peut-être point donné de résultats décisifs aux yeux d’un tiers qui, comme moi, n’était pas influencé par l’odeur, si la lettre de Mathilde, que j’avais remise à Rouletabille dans le train, n’était tout à coup venue lui apporter cette assurance que nous allions chercher. Cette lettre, je ne l’ai point lue. C’est un document si sacré aux yeux de mon ami que d’autres yeux ne le verront jamais, mais je sais que les doux reproches qu’elle lui faisait à