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IX

Où il est démontré que Titin-le-Bastardon avait du génie

Le lendemain soir, sur les sept heures, Titin, entièrement remis de sa cure forcée de sommeil, et plus réveillé que jamais, remontait d’un pas tranquille, en compagnie de son fidèle babazouk, l’avenue de la Victoire, quand se retournant tout à coup, il aperçut deux gentlemen. À la coupe de leurs habits il était impossible de les prendre pour des habitués de palaces.

Cependant, nous devons rendre cette justice à MM. Souques et Ordinal qu’ils s’étaient fait des têtes si dissemblables de celles qui les décoraient l’avant-veille chez Caramagna que Titin lui-même se demanda s’il ne se trompait point en les attribuant aux deux célèbres détectives. Mais Babazouk lui dit :

— Tu peux y aller, Titin, ce sont bien eux ! Ils ne nous lâchent pas !

Alors Titin s’avança vers ces messieurs et les saluant correctement de la main portée à son feutre :

— Messieurs Souques et Ordinal, je crois ? Oui, c’est bien vous, Messieurs ! Il y a trois jours vous étiez en Boches, aujourd’hui vous faites les English… Rien à dire à cela. C’est dans vos attributions, et puisque nous sommes