Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/123

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à la veille du Carnaval, il faut bien se mettre en train…

Mais je commence à en avoir marre. Vous ne me quittez pas d’une semelle, et devant une insistance aussi déplacée, j’aurai le droit d’aller me plaindre à M. le commissaire central ! Je vous prie seulement, puisque vous tenez tant à notre compagnie, de venir vous promener avec nous !… Permettez-moi de vous présenter mon ami Giaousé Babazouk, qui m’en racontait tout à l’heure une bien bonne à propos de ce Hardigras, qui nous joue de si méchants tours.

» À propos, ne trouvez-vous point, messieurs, qu’il serait plus intelligent d’unir nos efforts que de les disséminer en pure perte ? On finira bien par l’avoir le « drôle » ! mais il faut que vous y mettiez du vôtre, messieurs, et que vous abandonniez une fois pour toutes cette idée, qui fut tant funeste à ce pauvre M. Supia et sur laquelle il a dû revenir, en me présentant toutes ses excuses, que Hardigras et Titin-le-Bastardon ne sont qu’une seule et même personne !…

» Messieurs, nous voici au passage Négrin. Il s’y trouve des bars fort recommandables… Permettez-moi de vous offrir, puisque vous êtes aujourd’hui des English, quelques cocktails comme vous n’en avez certainement jamais bu en Angleterre !…

MM. Souques et Ordinal avaient écouté avec une impassibilité parfaite le petit discours du Bastardon.

Quand il eut fini de parler, M. Ordinal lui dit :