Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/167

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rellement, à cause de Mme Papajeudi, et puis de mes filles. Après, tu t’es installé à Nice.

— Installé ?

— Oui, enfin ! Tu es venu à Nice. Tu n’étais pas riche, tu sais ?

— Je sais ! fit Titin.

— T’avais trois loques sur le dos et tu ne mangeais pas tous les jours à ta faim. Eh bien ! tu n’avais qu’à passer à la boutique ! Est-ce que l’on t’a jamais refusé quelque chose ?

— Jamais ! dit Titin.

— Avoue qu’on a toujours été gentil pour toi, ici ?

— C’est vrai, monsieur Papajeudi. Si vous aviez été mon père tout entier, je me demande ce que vous auriez bien pu faire pour moi ?

— Eh bien ! et Mme Papajeudi ? Elle t’a donné plus d’une fois mes vieilles culottes ! et elle ne se doutait de rien ! Faut pas l’oublier, Titin !

— Je ne l’oublie pas !

— Titin, je vais mourir !… Il faut que tu me pardonnes !…

— Même si vous ne mourez pas, je vous pardonne, monsieur Papajeudi… parce que moi, je ne compte pas !

— Comment ! tu ne comptes pas ? Je tiens plus à ton opinion qu’à celle du curé, entends !

— Oh ! il ne s’agit point de curé. Il s’agit de quelqu’un qui pourrait peut-être bien vous barrer le passage là-haut ! La pauvre Tina !…

— Hélas ! soupira Papajeudi, ces derniers temps, j’ai bien pensé à elle, je t’assure, et je me suis dit que si je faisais quelque chose pour