Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/170

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Réfléchis encore à ce que je te dis là, Titin ! Le travail, il n’y a que ça !… Quand on compte sur les souliers d’un mort…

— Assez, monsieur Papajeudi !… c’est à moi à parler maintenant. Cet autre, il était riche ?

— Oui, très riche, mais il ne l’est plus !… Ce n’est plus la peine de t’en occuper, Titin !…

— Je voudrais savoir son nom tout de même.

— Je ne peux pas te le dire, Titin ! ça ferait trop d’histoires… des histoires auxquelles je serai forcément mêlé. Et puisque tu me pardonnes…

— Son nom ?

— Je ne peux pas te le dire… C’est un homme capable de tout…

— Son nom ?

— Je l’ai oublié, Titin ! Tu sais, moi, je ne le connaissais pas, c’est tout à fait par hasard, il voulait s’amuser avec le peuple, qu’il disait. Un jour de Carnaval, on s’était rencontré aux tribunes, on a dit son nom derrière moi, et puis j’ai oublié. Il a quitté Nice pendant des années. Quand il est revenu, il avait bien changé, je ne le reconnaissais plus !…

— Son nom ?

Papajeudi secoua la tête.

Alors Titin se dirigea vers la porte.

— Ne me laisse pas comme ça !…

— Je vais appeler Mme Papajeudi.

— Titin, mon petit Titin !…

— Il faudra bien que vous me disiez son nom devant elle ! Puisque c’est lui, le coupable, puisque c’est lui qui vous a entraînés, il paiera pour les autres !… Mme Papajeudi