Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/234

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vraie race du glorieux Hippothadée revive en vous ! Mon dessein est de vous reconnaître pour mon seul héritier légitime aussitôt que les circonstances le permettront, c’est-à-dire aussitôt que la crise politique que nous traversons sera enfin résolue après m’avoir fait le seul maître de ce royaume, ce qui ne saurait tarder.

« En attendant, je vous envoie le comte Valdar, mon fidèle serviteur. Odon Odonovitch vous remettra cette lettre ainsi que la somme qui vous permettra dès maintenant de tenir le rang que vous devez occuper dans la haute société. Il devra pourvoir également à tous vos besoins, vous installer comme il sied à un prince appelé à me succéder ; enfin me tenir au courant de tous vos désirs. Disposez-en comme j’en use moi-même ! c’est-à-dire qu’il n’a rien à vous refuser : il me doit la vie.

« En ce qui concerne votre mariage, puisque vous aimez cette jeune fille, il convient que vous l’épousiez !… Mais vous me permettrez de la doter, auparavant, des titres nécessaires au rang qu’elle doit occuper à la Cour. Tout ceci sera fait en temps et lieu. Mon misérable frère, la honte de notre maison, n’aura qu’à s’effacer et, s’il le faut, à disparaître, j’y veillerai ! Patientez encore quelques mois, mon cher enfant, et votre bonheur n’aurai d’égal que le mien. Je vous embrasse,

« Marie-Hippothadée. »


Quand il eut fini de lire cette lettre qui achevait de l’abrutir, Titin leva les yeux sur Odon Odonovitch.