Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/319

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s’écria-t-il, se peut-il qu’un homme comme vous, monsieur Supia, fasse tant d’histoires pour cette petite affaire de mobilier !

Le « boïa » ricana, sans méchanceté :

— Allons, allons ! Vous avez fini de faire le loup-garou, c’est déjà quelque chose… d’autant que sur le terrain des affaires, personne ne m’a jamais fait peur ! C’est le seul terrain, du reste, sur lequel je consente à m’aligner, cher prince. En effet, il s’agit bien de cette petite affaire… Savez-vous combien il valait mon mobilier ?

— Je ne l’ai jamais su et je ne veux pas le savoir ! Je se sais même plus combien je l’ai vendu !

— Je pourrais vous renseigner, prince, les comptes sont là !

— Faites-moi grâce de vos chiffres, je vous prie !

— Et comme je n’ai rien à vous cacher, je pourrais également vous dire combien je l’ai racheté !

— Vous avez racheté cette affreuse chose, vous ?

— Il faut bien vous mettre dans vos meubles !

— Je ne veux plus de votre appartement ; nous sommes très bien à l’hôtel.

— Ce n’est pas avec ce que vous touchez par mois que vous pourrez le payer, votre hôtel. Pour en revenir à vos meubles, je les ai rachetés pour un morceau de pain !

— Vous m’auriez dit le contraire que je ne vous aurais pas cru !

— Dame ! un mobilier que vous n’aviez pas le droit de vendre et que l’acheteur n’avait