Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/333

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que Thélise portait le faux bijou, dont elle était aussi glorieuse que du vrai et il entrevoyait la manœuvre nécessaire… quand Caroline ne serait pas là.

— On n’a pas idée de venir s’enfermer dans un trou pareil. Pourquoi êtes-vous à la Fourca ?

Elles rougirent toutes les deux et puis Thélise, avec un soupir :

— Et vous, prince, pourriez-vous me dire « ce qui nous vaut de vous voir » ?

— Je m’ennuyais de vous, tout simplement, mesdames !

Caroline lui lança un regard où elle mettait toute son âme, mais le brigand ne s’en aperçut même pas.

Quant à Thélise, elle rougit davantage et pinça les lèvres.

— Nous n’en croyons rien ! soupira-t-elle.

Hippothadée lui prit les mains.

— Je ne suis pas heureux, croyez moi, fit-il.

— Nous ne vous demandons pas la confidence ! répliqua Thélise très digne.

Caroline n’y tint plus. Elle se leva et, sans un mot, quitta le salon.

— Qu’est-ce qu’elle a ? demanda Hippothadée.

— Elle a, fit Thélise, que depuis ce sot mariage, elle n’arrête pas de pleurer ! C’est elle qui a voulu venir ici ! Et je ne me suis pas fait prier de l’accompagner, la pauvre ! Ah ! votre Antoinette ! je la hais bien, Hippothadée !…

— Thélise !… Thélise !… vous savez si je vous aime !

Le sein de Thélise se souleva.