Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/37

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d’arrêter nous-mêmes deux flibustiers sur lesquels nous avions déjà la main !

— Et qui allaient vous tuer !

— Ou nous rater ! C’est le risque de tous les jours dans notre métier, monsieur le commissaire !

M. Souques approuva, d’un signe de tête.

M. Ordinal reprit :

— La belle besogne, en vérité, qu’a faite là votre Hardigras !… Ces messieurs vont peut-être crever à l’hôpital sans avoir eu le temps de manger le morceau. C’est désormais une affaire entre Hardigras et nous !… Nous ne quitterons pas Nice avant de l’avoir arrêté ! C’est notre dernier mot, monsieur le commissaire !…

Et M. Ordinal se tourna vers M. Souques. Ce dernier fouilla, silencieusement dans sa poche et en sortit les menottes qu’il montra au commissaire. Il n’avait pas besoin de parler. On l’avait compris.

Sur quoi, M. Bezaudin leur rit au nez :

— Ah ! messieurs ! faites donc comme il vous plaira !… mais permettez-moi de vous dire que jusqu’aujourd’hui, vous n’avez pas été plus malins que les autres !…

M. Hyacinthe Supia, qui avait écouté M. Ordinal et M. Souques avec les marques de la plus vive approbation, se retourna alors tout de go vers le magistrat et lui demanda sur un ton dénué de toute affabilité :

— Mais si vous n’arrêtez pas Hardigras, monsieur le commissaire, qu’en ferez-vous donc, je vous prie ?…

— Rien, proclama M. Bezaudin… Je n’en