Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/40

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blement le plafond où cependant Hardigras n’avait encore tracé aucune inscription.

— Monsieur Supia, reprit le commissaire agacé, laissez-moi développer toute ma pensée, je vous en prie… Après, mon Dieu, vous en ferez ce que vous voudrez !… Si l’on disait à Hardigras : « On veut bien tout oublier, mais à une condition, c’est que tu ailles te faire pendre ailleurs, seulement tu restitueras tout ce que tu as subtilisé !…

— Volé, monsieur, volé !… Moi aussi j’appelle les choses par leur nom !…

— Oui, tout ce que tu as volé dans les magasins de la « Bella Nissa »…

— Alors, vous voulez traiter avec Hardigras ?

— Il ne s’agit nullement de traiter avec lui ! Il s’agit de vous en débarrasser au meilleur compte et le plus vite possible !… Qu’il sache seulement qu’on ne le poursuivra pas jusqu’au bout du monde s’il restitue… ce qu’il peut restituer encore… je suis sûr qu’il ne se le fera pas dire deux fois !…

— Et par qui lui ferez-vous dire cela, monsieur le commissaire, puisque vous avez été incapable de découvrir cet appartement où il loge et nourrit ses amis à mes frais ?…

— Je suis persuadé, tenez, que votre service de nuit, oui, ces quatre messieurs que Hardigras a forcés de boire votre champagne et vos liqueurs, ne demanderaient pas mieux que de rendre à Hardigras ce petit service, en reconnaissance de cette nuit mémorable… Voulez-vous me permettre de leur dire, devant vous, deux mots à ce sujet ?…