Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quelle honte !… soupira M. Supia en se laissant tomber, accablé, sur une chaise… enfin ! essayez !… comme vous dites, d’une façon ou de l’autre… Il faut en finir !…

Le commissaire appela son secrétaire, lui dit deux mots et, un instant après, les quatre veilleurs de nuit étaient introduits.

Bouta, Aiguardente, Tantifla et Pistafun étaient plus florissants et gaillards que jamais.

Ils prétendaient qu’ils ne s’étaient jamais mieux portés que depuis qu’ils avaient pris ce qu’ils appelaient : la purge de Hardigras !

En face du commissaire, ils prirent une mine consternée.

— Messieurs, leur déclara M. Bezaudin de sa plus grosse voix, s’il ne dépendait que de moi, il y a vingt-quatre heures que je vous aurais déjà accordé une hospitalité qui vous changerait singulièrement de celle que vous avez goûtée chez votre ami Hardigras !…

— Hardigras n’est point notre ami, interrompit Tony Bouta… sans quoi, « mestre ! », nous serions malades de trop de graisse ! mais, pour dire la vérité, nous ne l’avons pas pris « à grippe » !…

— Ouais ! fit le commissaire, un peu moins d’histoires, s’il vous plaît ! Je sais à quoi m’en tenir sur votre compte ! et je vous aurais déjà déférés au Parquet, si je n’avais cédé aux instances de M. Supia, ici présent, qui veut bien considérer que vous vous êtes laissé, entraîner à boire plus que de raison des liqueurs dont vous n’auriez pas dû, cependant, ignorer la provenance !

— Et Sébastien Morelli, est-ce qu’il l’igno-