Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ble ! Elle n’avait donc pas vu comment il était fait. Il eut un rire qui sonnait faux dans son désespoir.

— Je n’oserais même pas, fit-il d’une voix sourde, toucher à ton lavabo.

Ils crurent entendre marcher dans la galerie… une porte fut refermée… Elle lui avait pris le bras et sa petite main se crispait comme une griffe d’acier dans sa chair. Le bruit avait cessé. Elle poussa un soupir qui fit frissonner Titin jusqu’au fond de son être et il lui sembla que lui aussi avait poussé ce soupir-là. Déjà ils n’avaient plus qu’une même respiration, qu’un même souffle, qu’un même cœur et les gestes qu’ils faisaient étaient leurs gestes à tous les deux. Ce fut elle qui mit dans cette couche toute blanche ce monstre noir…

Une demi-heure ne s’était pas écoulée, moins d’une seconde, une éternité… que trois coups secs étaient frappés à la porte de la chambre. La voix de Mariette se faisait entendre, une voix effrayée, haletante :

— Madame ! Madame !… MM. Souques et Ordinal !

Toinetta bondit du lit, s’enveloppa d’un peignoir :

— Tu vois bien, mon chéri, que tu n’avais pas le temps de te laver les mains !

Et à travers la porte, à Mariette :

— Tu leur as donc dit que j’étais là ?

— Je leur ai dit que Mme la princesse était sortie. Ils m’ont répondu : non ! votre maîtresse n’est pas sortie et nous avons besoin de lui parler tout de suite.

Toinetta entr’ouvrit la porte :

— Où les as-tu mis ?