Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/448

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Une voix les encourageait d’en bas qui leur, criait :

— Tue ! Tue !

C’était la voix de Nathalie.

Le combat ne dura pas une heure.

Ceux qui n’étaient qu’à moitié morts se rendirent et « il n’en restait plus des tas ». Ainsi s’exprime la légende. Ce qui est exact, c’est que les loups des gorges du Loup reçurent cette nuit-là, une raclée tout à fait royale, « assez suffisamment » pour qu’on n’entendit plus parler d’eux de longtemps et que la paix revînt au pays.

Le retour des vainqueurs fut triomphal. Ils emmenaient avec eux quelques prisonniers destinés à faire bonne figure dans le « jugement de blec ».

Le Bolacion avait reçu de Titin le coup de bâton qui lui avait ouvert le crâne par où il perdait sa mauvaise cervelle de démon.

On ne l’emmenait pas moins au fond d’une charrette pour être jugé, côte à côte avec le Giaousé qui était aussi à moitié mort.

Il manquait la Tulipe, qui était bien trop prudent pour avoir jamais mis les pieds dans les compromettants repaires du Touet-du-Loup.

Comme la charrette qui amenait les prisonniers passait devant la Costa, voilà que la femme de Jean-José Scaliero ouvrit sa porte et livra la Tulipe. Elle craignait que si ceux de la Fourca apprenaient un jour qu’elle avait donné asile à la Tulipe, ils ne missent le feu à sa maison, ce qui aurait pu arriver.

La Tulipe ne se soutenait plus et ce fut en-