Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/449

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core une loque que l’on jeta au fond de la charrette.

On cherchait en vain Titin, il avait disparu sous une bâche, confessant cette pauvre Nathalie. Elle lui racontait tout son martyre qu’il ne pouvait entendre sans pleurer, car c’était pour lui qu’elle avait tant souffert.

Pendant que ce cortège s’acheminait ainsi vers le « jugement de blec » le bruit du combat était parvenu jusqu’aux plus hautes autorités qui donnèrent immédiatement des ordres pour que toutes les forces de police et autres, dont on disposait courussent à Touet-du-Loup mettre fin à cette tuerie.

Mais, bien entendu, les forces arrivèrent quand tout était fini, et quand elles revinrent autour de la Fourca, elles trouvèrent la vieille ville sur ses gardes, en train de rendre son « jugement de blec » et rebelle à toute intrusion du dehors.

La vieille Fourca fut entourée comme si on allait lui donner l’assaut. Et l’histoire de ce siège, qui ne dura que douze heures, ne fut pas plus ridicule que le siège du fort Chabrol qui dura plusieurs semaines, en plein cœur de Paris, tenant en respect toutes les forces de la capitale.

Les ordres expédiés de Nice et même de Paris exigeaient une intervention immédiate, mais les assiégés avaient fait savoir que puisque MM. Souques et Ordinal avaient eu l’imprudence de pénétrer chez eux, ils les gardaient et qu’ils n’hésiteraient point à les faire passer de vie à trépas si on forçait leurs portes.

Pendant que se jouait cette comédie en bas,