marre, Agagnosc n’eut point de peine à lui faire entendre qu’il y aurait gros à gagner en donnant aux magasins un développement qui leur amènerait une clientèle plus relevée et il lui proposa de s’associer avec lui. Ce qui fut fait pour leur prospérité à tous les deux. La « Bella Nissa » tint bientôt tout un pâté de maisons et donna de gros bénéfices.
Sur ces entrefaites, Delamarre mourut, et Mme Delamarre épousa, comme nous avons dit M. Hyacinthe Supia.
L’association continua entre Agagnosc et Supia. Cette année-là, les deux sœurs donnèrent à leurs époux chacune une fille. Ce fut un beau baptême. Agagnosc tenait la fille de Supia sur les fonts baptismaux, tandis que Supia présentait lui-même au curé de Saint-Paul la fille d’Agagnosc.
C’est ainsi qu’Antoinette devint la filleule Supia. Mme Agagnosc, qui était d’une santé fragile, mourut quand Antoinette n’avait encore que deux ans. De son côté, Agagnosc, qui adorait sa femme, tomba dans une grande tristesse et courut lui-même à sa fin.
Il laissa une grosse fortune, plus sa part dans les magasins. Tout cela serait pour la petite Antoinette. Il ne pensa pas pouvoir mieux faire que de laisser la gérance de cette fortune à Hyacinthe Supia dont il avait pu apprécier la stricte honnêteté servie par la plus parfaite avarice. Enfin, la sœur de Mme Agagnosc serait une seconde mère pour Antoinette.
Il mourut donc l’esprit en paix, heureux d’aller retrouver sa femme qui l’attendait, là-