the Supia lui donna une institutrice qui était surtout une gouvernante qui ne devait jamais la quitter. M. Supia avait ses raisons pour cela.
Ce n’était point sans effroi qu’il voyait arriver le moment où il lui faudrait rendre des comptes à sa pupille. L’affaire du mariage serait une grosse affaire pour la « Bella Nissa » surtout dans un moment où l’entreprise faisait feu de tous ses canons pour lutter contre la concurrence parisienne.
M. Supia entendait choisir le mari d’Antoinette. Mais celle-ci entendait-elle que son mari fût choisi par son parrain ? Nous étonnerons beaucoup le monde en avançant que cela lui était parfaitement égal. Et nous allons en avoir la preuve tout de suite.
M. Supia arriva chez lui à l’heure du déjeuner. Une domestique lui annonça en tremblant que madame et mademoiselle n’étaient pas encore rentrées.
— Et Mlle Antoinette ? Elle est avec ces dames ?
— Non, monsieur ! ces dames sont sorties seules.
— Dites à Mlle Antoinette que je la demande.
Et il pénétra dans la salle à manger où le couvert était mis pour quatre personnes. Il jeta un regard mécontent sur la table et rappela la femme de chambre.
— On ne vous a donc pas dit que le prince venait déjeuner ?
— Non, monsieur.
— Eh bien ! il vient. Mettez le grand couvert, le chemin de table et des fleurs : Dites