Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/58

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— Dis toujours !…

— Eh bien ! voilà, c’est une idée que j’ai comme ça !… Ah ! c’est très simple !… Je suis sûre qu’il n’y a qu’un homme qui soit capable d’arrêter Hardigras !…

— Qui ?…

— Ça se passe toujours la nuit, n’est-ce pas ?…

— Qui ?… Me le diras-tu ?…

— Eh bien ! puisque ça se passe toujours la nuit, il vous faudrait un chef des veilleurs qui serait un peu là !… et qui ne demanderait pas mieux que de me faire plaisir !…

— Mais qui ?…

— Sans compter qu’en même temps, vous feriez une bonne action !…

— Enfin, parleras-tu ?…

— Eh bien ! voilà, à votre place, je ferais venir Titin !…

M. Supia eut un haut-le-corps, puis il frappa la table de son poing :

— Titin ! s’écria-t-il… « Titin le Bastardon !… Titin, l’enfant de Carnevale !… » Tu oses !…

— Et pourquoi pas ?… Il aurait tôt fait de vous le dénicher, votre Hardigras !

— Antoinette !… Je t’ai déjà dit de ne plus me parler de ce garçon-là !… Ton Titin est une mauvaise tête qui ne fera jamais rien de bon !…

— Vous avez tort, parrain, il est malin comme un singe et rien ne l’arrête !… mais lui, si je lui dis de coffrer Hardigras, il l’arrêtera !

— Et pourquoi Titin plutôt qu’un autre ?