Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/77

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Thélise n’accepta d’aide, contrairement à toute prévision, que du prince, qui avait réussi à lui glisser à l’oreille : « Je ne suis pas le misérable que vous croyez ! » Et ils s’enfermèrent tous les trois.

Quand la porte se rouvrit, ils avaient les yeux rouges, mais ils étaient réconciliés.

Battu en affaires, Hippothadée avait retrouvé tous ses moyens sur le terrain de l’amour… Il n’avait pas eu de peine à convaincre Thélise que, dans toute cette affaire, il avait dû subir la contrainte de M. Supia, soupçonneux et avare ; qu’un mariage, dans de telles conditions, personnellement, le ruinait et que lui, Hippothadée, n’avait pas hésité cependant à passer sur les funestes conditions du « boïa » pour la tranquillité de leurs amours à tous deux.

Enfin, pendant que Thélise continuait ses tendres soins à sa fille, qui n’était point encore sortie de ses vapeurs, il avait fait entendre à la mère qu’il eût été bien dangereux de continuer à abuser de la crédulité de son enfant et qu’une solution à tant de difficultés du côté d’Antoinette était encore ce que l’on pouvait espérer de mieux…

Après avoir parlé ainsi à Thélise, il ne fut point à court. Dès que Caroline ouvrit les yeux et fut en mesure de le comprendre, il lui jura qu’il n’avait jamais aimé qu’elle mais qu’étant dénué d’argent, M. Supia l’avait repoussé comme gendre, ce à quoi, du reste, il fallait s’attendre de la part de ce vieux grigou. C’était un miracle qu’il eût pensé à lui donner Antoinette, combinaison louche qui répugnait à la loyauté d’Hippothadée, mais