Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
TRAQUENARD

Mlle  Stangerson, sont conduits par des pas qui y sont déjà allés ». Oui, sur ce tapis, des traces de pas ont apporté la boue du dehors et je suis ces pas. Horreur ! Ce sont « les pas élégants » que je reconnais, « les pas de l’assassin ! » Il est venu du dehors, par cette nuit abominable. Si l’on peut descendre de la galerie par la fenêtre, grâce à la terrasse, on peut aussi y entrer.

L’assassin est là, dans le château, « car les pas ne sont pas revenus ». Il s’est introduit dans le château par cette fenêtre ouverte à l’extrémité de la galerie tournante ; il est passé devant la chambre de Frédéric Larsan, devant la mienne, a tourné à droite, dans la galerie droite, et est entré dans la chambre de Mlle  Stangerson. Je suis devant la porte de l’appartement de Mlle  Stangerson, devant la porte de l’antichambre : elle est entr’ouverte, je la pousse sans faire entendre le moindre bruit. Je me trouve dans l’antichambre et là, sous la porte de la chambre même, je vois une barre de lumière. J’écoute. Rien ! Aucun bruit, pas même celui d’une respiration. Mes yeux sur la serrure m’apprennent que cette serrure est fermée à clef, et la clef est en dedans. Et dire que l’assassin est peut-être là ! Qu’il doit être là ! S’échappera-t-il encore, cette fois ? Tout dépend de moi ! « Il faut voir dans cette chambre. » Y entrerai-je par le salon de Mlle  Stangerson ? il me faudrait ensuite traverser le boudoir, et l’assassin se sauverait alors par la porte de la galerie, la porte devant laquelle je suis en ce moment.