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LA GALERIE INEXPLICABLE

Jaune », Mlle  Stangerson portait les cheveux en bandeaux… « Mais, avant mon entrée dans la « Chambre Jaune », comment aurais-je raisonné sans la chevelure aux bandeaux » ?

Et maintenant, je ne raisonne plus du tout, depuis le fait de la « galerie inexplicable » ; je suis là, stupide, devant l’apparition de Mlle  Stangerson, pâle et si belle. Elle est vêtue d’un peignoir d’une blancheur de rêve. On dirait une apparition, un doux fantôme. Son père la prend dans ses bras, l’embrasse avec passion, semble la reconquérir une fois de plus, puisqu’une fois de plus elle eût pu, pour lui, être perdue ! Il n’ose l’interroger… Il l’entraîne dans sa chambre où nous les suivons… car, enfin, il faut savoir !… La porte du boudoir est ouverte… Les deux visages épouvantés des gardes-malades sont penchés vers nous… « Mlle  Stangerson demande ce que signifie tout ce bruit ». « Voilà, dit-elle, c’est bien simple !… » — Comme c’est simple ! comme c’est simple ! — … Elle a eu l’idée de ne pas dormir cette nuit dans sa chambre, de se coucher dans la même pièce que les gardes-malades, dans le boudoir… Et elle a fermé, sur elles trois, la porte du boudoir… Elle a, depuis la nuit criminelle, des craintes, des peurs soudaines fort compréhensibles, n’est-ce pas ? … Qui comprendra pourquoi, cette nuit-là justement « où il devait revenir », elle s’est enfermée par un « hasard » très heureux avec ses femmes ? Qui comprendra pourquoi elle repousse la volonté de