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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/17

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LA GALERIE INEXPLICABLE

– Si je l’ai vu !… Il avait une large barbe rousse, des cheveux roux…

– C’est ainsi qu’il m’est apparu, à moi, fis-je.

– Et à moi aussi », dit Frédéric Larsan.

Le grand Fred et moi nous sommes seuls, maintenant, à parler de la chose, dans sa chambre.

Nous en parlons une heure, retournant l’affaire dans tous les sens. Il est clair que Fred, aux questions qu’il me pose, aux explications qu’il me donne, est persuadé – malgré ses yeux, malgré mes yeux, malgré tous les yeux – que l’homme a disparu par quelque passage secret de ce château qu’il connaissait.

« Car il connaît le château, me dit-il ; il le connaît bien…

– C’est un homme de taille plutôt grande, bien découplé…

– Il a la taille qu’il faut… murmure Fred…

– Je vous comprends, dis-je… mais comment expliquez-vous la barbe rousse, les cheveux roux ?

– Trop de barbe, trop de cheveux… Des postiches, indique Frédéric Larsan.

– C’est bientôt dit… Vous êtes toujours occupé par la pensée de Robert Darzac… Vous ne pourrez donc vous en débarrasser jamais ?… Je suis sûr, moi, qu’il est innocent…

– Tant mieux ! Je le souhaite… mais vraiment tout le condamne… Vous avez remarqué les pas sur le tapis ?… Venez les voir…