Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
ROULETABILLE M’OFFRE…

sée ; aussi ne la gênait-elle nullement pour se promener, comme tout le monde, dans la vie. De même, un individu qui ne se doute point de sa mise excentrique est-il tout à fait à son aise, quel que soit le milieu qu’il traverse. C’est donc avec une simplicité naturelle que cet enfant, irresponsable de son cerveau supernaturel, exprimait des choses formidables « par leur logique raccourcie », tellement raccourcie que nous n’en pouvions, nous autres, comprendre la forme qu’autant qu’à nos yeux émerveillés il voulait bien la détendre et la présenter de face dans sa position normale.

Joseph Rouletabille me demanda ce que je pensais du récit qu’il venait de me faire. Je lui répondis que sa question m’embarrassait fort, à quoi il me répliqua d’essayer, à mon tour, de prendre ma raison par le bon bout.

« Eh bien, fis-je, il me semble que le point de départ de mon raisonnement doit être celui-ci : il ne fait point de doute que l’assassin que vous poursuiviez a été à un moment de cette poursuite dans la galerie. »

Et je m’arrêtai…

« En partant si bien, s’exclama-t-il, vous ne devriez point être arrêté si tôt. Voyons, un petit effort.

– Je vais essayer. Du moment où il était dans la galerie et où il en a disparu, alors qu’il n’a pu passer ni par une porte ni par une fenêtre, il faut qu’il se soit échappé par une autre ouverture. »