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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/38

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

nement qui l’avait conduit à la vérité dans cette affaire de la complicité des concierges. Certes, l’affaire était minime, mais je pensai à part moi que le jeune homme, un de ces jours, ne manquerait point de nous expliquer, avec la même simplicité, la formidable nuit de la « Chambre Jaune » et celle de la « galerie inexplicable ».

Nous étions arrivés à l’auberge du « Donjon ». Nous entrâmes.

Cette fois, nous ne vîmes point l’hôte, mais ce fut l’hôtesse qui nous accueillit avec un bon sourire heureux. J’ai déjà décrit la salle où nous nous trouvions, et j’ai donné un aperçu de la charmante femme blonde aux yeux doux qui se mit immédiatement à notre disposition pour le déjeuner.

« Comment va le père Mathieu ? demanda Rouletabille.

– Guère mieux, monsieur, guère mieux : il est toujours au lit.

– Ses rhumatismes ne le quittent donc pas ?

– Eh non ! J’ai encore été obligée, la nuit dernière, de lui faire une piqûre de morphine. Il n’y a que cette drogue-là qui calme ses douleurs. »

Elle parlait d’une voix douce ; tout, en elle, exprimait la douceur. C’était vraiment une belle femme, un peu indolente, aux grands yeux cernés. Le père Mathieu, quand il n’avait pas de rhumatismes, devait être heureux. Mais elle, était-elle heureuse avec ce rhumatisant bourru ? La scène à laquelle nous avions précédemment assisté ne pou-