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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

être de retour au Glandier qu’après-demain matin ».

« Je lui demandai des explications, et voici tout ce qu’il m’expliqua. Cette idée d’un danger pressant lui venait uniquement de la coïncidence qui existait entre ses absences et les attentats dont Mlle Stangerson était l’objet. La nuit de la « galerie inexplicable », il avait dû quitter le Glandier ; la nuit de la « Chambre Jaune », il n’aurait pu être au Glandier et, de fait, nous savons qu’il n’y était pas. Du moins nous le savons officiellement, d’après ses déclarations. Pour que, chargé d’une idée pareille, il s’absentât à nouveau aujourd’hui, « il fallait qu’il obéît à une volonté plus forte que la sienne ». C’est ce que je pensais et c’est ce que je lui dis. Il me répondit : « Peut-être ! » Je demandai si cette volonté plus forte que la sienne était celle de Mlle Stangerson ; il me jura que non et que la décision de son départ avait été prise par lui, en dehors de toute instruction de Mlle Stangerson. Bref, il me répéta qu’il ne croyait à la possibilité d’un nouvel attentat qu’à cause de cette extraordinaire coïncidence qu’il avait remarquée « et que le juge d’instruction, du reste, lui avait fait remarquer ». « S’il arrivait quelque chose à Mlle Stangerson, dit-il, ce serait terrible et pour elle et pour moi ; pour elle, qui sera une fois de plus entre la vie et la mort ; pour moi, qui ne pourrai la défendre en cas d’attaque et qui serai ensuite dans la nécessité de ne point dire où j’ai