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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/41

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ROULETABILLE M’OFFRE…

passé la nuit. Or, je me rends parfaitement compte des soupçons qui pèsent sur moi. Le juge d’instruction et M. Frédéric Larsan – ce dernier m’a suivi à la piste, la dernière fois que je me suis rendu à Paris, et j’ai eu toutes les peines du monde à m’en débarrasser – ne sont pas loin de me croire coupable ». – « Que ne dites-vous, m’écriai-je tout à coup, le nom de l’assassin, puisque vous le connaissez ? » M. Darzac parut extrêmement troublé de mon exclamation. Il me répliqua d’une voix hésitante : « Moi, Je connais le nom de l’assassin ? Qui me l’aurait appris ? » Je repartis aussitôt : « Mlle Stangerson ! » Alors, il devint tellement pâle que je crus qu’il allait se trouver mal, et je vis que j’avais frappé juste : « Mlle Stangerson et lui savent le nom de l’assassin ! » Quand il fut un peu remis, il me dit : « Je vais vous quitter, monsieur. Depuis que vous êtes ici, j’ai pu apprécier votre exceptionnelle intelligence et votre ingéniosité sans égale. Voici le service que je réclame de vous. Peut-être ai-je tort de craindre un attentat la nuit prochaine ; mais, comme il faut tout prévoir, je compte sur vous pour rendre cet attentat impossible… Prenez toutes dispositions pour isoler, pour garder Mlle Stangerson. Faites qu’on ne puisse entrer dans la chambre de Mlle Stangerson. Veillez autour de cette chambre comme un bon chien de garde. Ne dormez pas. Ne vous accordez point une seconde de repos.

« L’homme que nous redoutons est d’une astuce