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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/42

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

prodigieuse, qui n’a peut-être encore jamais été égalée au monde. Cette astuce même « la sauvera si vous veillez » ; car il est impossible qu’il ne sache point que vous veillez, à cause de cette astuce même ; et, s’il sait que vous veillez, il ne tentera rien ». – « Avez-vous parlé de ces choses à M. Stangerson ? » – « Non ! » – « Pourquoi ? » – « Parce que je ne veux point, monsieur, que M. Stangerson me dise ce que vous m’avez dit tout à l’heure : « Vous connaissez le nom de l’assassin ! » Si, vous, vous êtes étonné de ce que je viens de vous dire : « L’assassin va peut-être venir demain ! » quel serait l’étonnement de M. Stangerson, si je lui répétais la même chose ! Il n’admettra peut-être point que mon sinistre pronostic ne soit basé que sur des coïncidences qu’il finirait, sans doute, lui aussi, par trouver étranges… Je vous dis tout cela, monsieur Rouletabille, parce que j’ai une grande… une grande confiance en vous… Je sais que, « vous », vous ne me soupçonnez pas !… »

« Le pauvre homme, continua Rouletabille, me répondait comme il pouvait, à hue et à dia. Il souffrait. J’eus pitié de lui, d’autant plus que je me rendais parfaitement compte qu’il se ferait tuer plutôt que de me dire qui était l’assassin, comme Mlle Stangerson se fera plutôt assassiner que de dénoncer l’homme de la « Chambre Jaune » et de la « galerie inexplicable ». L’homme doit la tenir, ou doit les tenir tous les deux, d’une manière ter-