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ROULETABILLE M’OFFRE…

rible, « et ils ne doivent rien tant redouter que de voir M. Stangerson apprendre que sa fille est « tenue « par son assassin ». Je fis comprendre à M. Darzac qu’il s’était suffisamment expliqué et qu’il pouvait se taire puisqu’il ne pouvait plus rien m’apprendre. Je lui promis de veiller et de ne point me coucher de la nuit. Il insista pour que j’organisasse une véritable barrière infranchissable autour de la chambre de Mlle  Stangerson, autour du boudoir où couchaient les deux gardes et autour du salon où couchait, depuis la « galerie inexplicable », M. Stangerson ; bref, autour de tout l’appartement. Non seulement je compris, à cette insistance, que M. Darzac me demandait de rendre impossible l’arrivée à la chambre de Mlle  Stangerson, mais encore de rendre cette arrivée si « visiblement » impossible, que l’homme fût rebuté tout de suite et disparût sans laisser de trace. C’est ainsi que j’expliquai, à part moi, la phrase finale dont il me salua : « Quand je serai parti, vous pourrez parler de « vos » soupçons pour cette nuit à M. Stangerson, au père Jacques, à Frédéric Larsan, à tout le monde au château, et organiser ainsi, jusqu’à mon retour, une surveillance dont, aux yeux de tous, « vous aurez eu seul l’idée ».

« Il s’en alla, le pauvre, le pauvre homme, ne sachant plus guère ce qu’il disait, devant mon silence et mes yeux qui lui « criaient » que j’avais deviné les trois quarts de son secret. Oui, oui, vrai-