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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/44

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

ment, il devait être tout à fait désemparé pour être venu à moi dans un moment pareil et pour abandonner Mlle Stangerson, quand il avait dans la tête cette idée terrible de la « coïncidence… »

« Quand il fut parti, je réfléchis. Je réfléchis à ceci, qu’il fallait être plus astucieux que l’astuce même, de telle sorte que l’homme, s’il devait aller, cette nuit, dans la chambre de Mlle Stangerson, ne se doutât point une seconde qu’on pouvait soupçonner sa venue. Certes ! l’empêcher de pénétrer, même par la mort, mais le laisser avancer suffisamment pour que, « mort ou vivant, on pût voir nettement sa figure ! » Car il fallait en finir, il « fallait libérer Mlle Stangerson de cet assassinat latent ! »

« Oui, mon ami, déclara Rouletabille, après avoir posé sa pipe sur la table et vidé son verre, il faut que je voie, d’une façon bien distincte, sa figure, « histoire d’être sûr qu’elle entre dans le cercle que j’ai tracé avec le bon bout de ma raison. »

À ce moment, apportant l’omelette au lard traditionnelle, l’hôtesse fit sa réapparition et se montra de l’humeur la plus charmante.

« Elle est beaucoup plus gaie, me dit-il, quand le père Mathieu est cloué au lit par ses rhumatismes que lorsque le père Mathieu est ingambe ! »

Mais je n’étais ni aux jeux de Rouletabille, ni