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ROULETABILLE M’OFFRE…

aux sourires de l’hôtesse ; j’étais tout entier aux dernières paroles de mon jeune ami et à l’étrange démarche de M. Robert Darzac.

Quand il eut fini son omelette et que nous fûmes seuls à nouveau, Rouletabille reprit le cours de ses confidences :

« Quand je vous ai envoyé ma dépêche ce matin, à la première heure, j’en étais resté, me dit-il, à la parole de M. Darzac : « L’assassin viendra « peut-être » la nuit prochaine ». Maintenant, je peux vous dire qu’il viendra « sûrement ». Oui, je l’attends.

– Et qu’est-ce qui vous a donné cette certitude ? Ne serait-ce point par hasard…

– Taisez-vous, m’interrompit en souriant Rouletabille, taisez-vous, vous allez dire une bêtise ! Je suis sûr que l’assassin viendra « depuis ce matin, dix heures et demie », c’est-à-dire avant votre arrivée, et par conséquent « avant que nous n’ayons aperçu Arthur Rance à la fenêtre de la cour d’honneur… »

– Ah ! ah ! fis-je… vraiment… mais encore pourquoi en étiez-vous sûr dès dix heures et demie ?

– Parce que, à dix heures et demie, j’ai eu la preuve que Mlle Stangerson faisait autant d’efforts pour permettre à l’assassin de pénétrer dans sa chambre, cette nuit, que M. Robert Darzac avait pris, en s’adressant à moi, de précautions pour qu’il n’y entrât pas…