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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/59

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À L’AFFUT

de la galerie. Moi, je le laisserai partir « après avoir vu sa figure ». C’est tout ce qu’il me faut : voir sa figure. Je saurai bien m’arranger ensuite pour qu’il soit mort pour Mlle Stangerson, même s’il reste vivant. Si je le prends vivant, Mlle Stangerson et M. Robert Darzac ne me le pardonneront peut-être jamais ! Et je tiens à leur estime : ce sont de braves gens. Quand je vois Mlle Stangerson verser un narcotique dans le verre de son père, pour que son père, cette nuit, ne soit pas réveillé par la conversation qu’elle doit avoir « avec son assassin », vous devez comprendre que sa reconnaissance pour moi aurait des limites si j’amenais à son père, « les poings liés et la bouche ouverte », l’homme de la « Chambre Jaune » et de la « galerie inexplicable ! » C’est peut-être un grand bonheur que, la nuit de la « galerie inexplicable », l’homme se soit évanoui par enchantement ! Je l’ai compris cette nuit-là à la physionomie soudain rayonnante de Mlle Stangerson quand elle eut appris « qu’il avait échappé ». Et j’ai compris que, pour sauver la malheureuse, il fallait moins prendre l’homme que le rendre muet, de quelque façon que ce fût. Mais tuer un homme ! tuer un homme ! ce n’est pas une petite affaire. Et puis, ça ne me regarde pas… à moins qu’il ne m’en donne l’occasion !… D’un autre côté, le rendre muet sans que la dame me fasse de confidences… c’est une besogne qui consiste d’abord à deviner tout avec rien !… Heureusement, mon ami, j’ai deviné, ou