Aller au contenu

Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

plutôt non, « j’ai raisonné… » et je ne demande à l’homme de ce soir de ne m’apporter que la figure sensible qui doit entrer…

– Dans le cercle…

– Parfaitement, et sa figure ne me surprendra pas !…

– Mais je croyais que vous aviez déjà vu sa figure, le soir où vous avez sauté dans la chambre ?…

– Mal… la bougie était par terre… et puis, toute cette barbe…

– Ce soir, il n’en aura donc plus ?

– Je crois pouvoir affirmer qu’il en aura… Mais la galerie est claire, et puis, maintenant, je sais… ou du moins mon cerveau sait… alors mes yeux verront…

– S’il ne s’agit que de le voir et de le laisser échapper… pourquoi nous être armés ?

– Parce que, mon cher, si l’homme de la « Chambre Jaune » et de la « galerie inexplicable » sait que je sais, il est capable de tout ! Alors, il faudra nous défendre.

– Et vous êtes sûr qu’il viendra ce soir ?…

– Aussi sûr que vous êtes là !… Mlle Stangerson, à dix heures et demie, ce matin, le plus habilement du monde, s’est arrangée pour être sans gardes-malades cette nuit ; elle leur a donné congé pour vingt-quatre heures, sous des prétextes plausibles, et n’a voulu, pour veiller auprès d’elle, pendant leur absence, que son cher père, qui couchera dans le boudoir de sa fille et qui accepte cette nou-