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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

meur… vous voulez donc mettre tout le monde dans les secrets de Mlle Stangerson !… Allons dîner… c’est l’heure… Ce soir nous dînons chez Frédéric Larsan… à moins qu’il ne soit encore pendu aux trousses de Robert Darzac… Il ne le lâche pas d’une semelle. Mais, bah ! s’il n’est pas là en ce moment, je suis bien sûr qu’il sera là cette nuit !… En voilà un que je vais rouler ! »

À ce moment nous entendîmes du bruit dans la chambre à côté.

« Ce doit être lui, dit Rouletabille.

– J’oubliais de vous demander, fis-je : quand nous serons devant le policier, pas une allusion à l’expédition de cette nuit, n’est-ce pas ?

– Évidemment ; nous opérons seuls, « pour notre compte personnel ».

– Et toute la gloire sera pour nous ? »

Rouletabille, ricanant, ajouta :

« Tu l’as dit, bouffi ! »

Nous dînâmes avec Frédéric Larsan, dans sa chambre. Nous le trouvâmes chez lui… Il nous dit qu’il venait d’arriver et nous invita à nous mettre à table. Le dîner se passa dans la meilleure humeur du monde, et je n’eus point de peine à comprendre qu’il fallait l’attribuer à la quasi certitude où Rouletabille et Frédéric Larsan, l’un et l’autre, et chacun de son côté, étaient de tenir enfin la vérité. Rouletabille confia au grand Fred que j’étais venu le voir de mon propre mouvement et qu’il m’avait retenu pour que je l’aidasse dans un grand