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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/63

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À L’AFFUT

travail qu’il devait livrer, cette nuit même, à l’Époque. Je devais repartir, dit-il, pour Paris, par le train d’onze heures, emportant sa « copie », qui était une sorte de feuilleton où le jeune reporter retraçait les principaux épisodes des mystères du Glandier. Larsan sourit à cette explication comme un homme qui n’en est point dupe, mais qui se garde, par politesse, d’émettre la moindre réflexion sur des choses qui ne le regardent pas. Avec mille précautions dans le langage et jusque dans les intonations, Larsan et Rouletabille s’entretinrent assez longtemps de la présence au château de Mr Arthur-W. Rance, de son passé en Amérique qu’ils eussent voulu connaître mieux, du moins quant aux relations qu’il avait eues avec les Stangerson. À un moment, Larsan, qui me parut soudain souffrant, dit avec effort :

« Je crois, monsieur Rouletabille, que nous n’avons plus grand’chose à faire au Glandier, et m’est avis que nous n’y coucherons plus de nombreux soirs…

– C’est aussi mon avis, monsieur Fred.

– Vous croyez donc, mon ami, que « l’affaire est finie ? »

– Je crois, en effet, qu’elle est finie et qu’elle n’a plus rien à nous apprendre, répliqua Rouletabille.

– Avez-vous un coupable ? demanda Larsan.

– Et vous ?

– Oui.

– Moi aussi, dit Rouletabille.