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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/64

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

– Serait-ce le même ?

– Je ne crois pas, « si vous n’avez pas changé d’idée », dit le jeune reporter.

Et il ajouta avec force :

« M. Darzac est un honnête homme !

– Vous en êtes sûr ? demanda Larsan. Eh bien, moi, je suis sûr du contraire… C’est donc la bataille ?

– Oui, la bataille. Et je vous battrai, monsieur Frédéric Larsan.

– La jeunesse ne doute de rien, » termina le grand Fred en riant et en me serrant la main.

Rouletabille répondit comme un écho :

« De rien ! »

Mais soudain, Larsan, qui s’était levé pour nous souhaiter le bonsoir, porta les deux mains à sa poitrine et trébucha. Il dut s’appuyer à Rouletabille pour ne pas tomber. Il était devenu extrêmement pâle.

« Oh ! oh ! fit-il, qu’est-ce que j’ai là ? Est-ce que je serais empoisonné ? »

Et il nous regardait d’un œil hagard… En vain, nous l’interrogions, il ne nous répondait plus… Il s’était affaissé dans un fauteuil et nous ne pûmes en tirer un mot. Nous étions extrêmement inquiets, et pour lui, et pour nous, car nous avions mangé de tous les plats auxquels avait touché Frédéric Larsan. Nous nous empressions autour de lui. Maintenant, il ne semblait plus souffrir, mais sa tête lourde avait roulé sur son épaule et ses pau-