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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/66

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

pris que je devais, comme lui, retirer mes chaussures. Quand nous fûmes sur nos chaussettes, Rouletabille dit, si bas que je devinai plutôt le mot que je ne l’entendis : « Revolver ! »

Je sortis mon revolver de la poche de mon veston.

« Armez ! » fit-il encore.

J’armai.

Alors il se dirigea vers la porte de sa chambre, l’ouvrit avec des précautions infinies ; la porte ne cria pas. Nous fûmes dans la galerie tournante. Rouletabille me fit un nouveau signe. Je compris que je devais prendre mon poste dans le cabinet noir. Comme je m’éloignais déjà de lui, Rouletabille me rejoignit « et m’embrassa », et puis je vis qu’avec les mêmes précautions il retournait dans sa chambre. Étonné de ce baiser et un peu inquiet, j’arrivai dans la galerie droite que je longeai sans encombre ; je traversai le palier et continuai mon chemin dans la galerie, aile gauche, jusqu’au cabinet noir. Avant d’entrer dans le cabinet noir, je regardai de près l’embrasse du rideau de la fenêtre… Je n’avais, en effet, qu’à la toucher du doigt pour que le lourd rideau retombât d’un seul coup, « cachant à Rouletabille le carré de lumière » : signal convenu. Le bruit d’un pas m’arrêta devant la porte d’Arthur Rance. « Il n’était donc pas encore couché ! » Mais comment était-il encore au château, n’ayant pas dîné avec M. Stangerson et sa fille ! Du moins, je ne l’avais