Aller au contenu

Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

Mais il fuyait du côté droit de la cour d’honneur vers l’extrémité de l’aile droite du château, dans ce coin entouré de fossés et de hautes grilles d’où il allait lui être impossible de s’échapper, dans ce coin qui n’avait d’autre issue, « devant nous », que la porte de la petite chambre en encorbellement habitée maintenant par le garde.

L’homme, bien qu’il fût inévitablement blessé par nos balles, avait maintenant une vingtaine de mètres d’avance. Soudain, derrière nous, au-dessus de nos têtes, une fenêtre de la galerie s’ouvrit et nous entendîmes la voix de Rouletabille qui clamait, désespérée :

« Tirez, Bernier ! Tirez ! »

Et la nuit claire, en ce moment, la nuit lunaire, fut encore striée d’un éclair.

À la lueur de cet éclair, nous vîmes le père Bernier, debout avec son fusil, à la porte du donjon.

Il avait bien visé. « L’ombre tomba. » Mais, comme elle était arrivée à l’extrémité de l’aile droite du château, elle tomba de l’autre côté de l’angle de la bâtisse ; c’est-à-dire que nous vîmes qu’elle tombait, mais elle ne s’allongea définitivement par terre que de cet autre côté du mur que nous ne pouvions pas voir. Bernier, Arthur Rance et moi, nous arrivions de cet autre côté du mur, vingt secondes plus tard. « L’ombre était morte à nos pieds. »

Réveillé évidemment de son sommeil léthargique par les clameurs et les détonations, Larsan ve-